Appel à communication 49èmes journées d’étude de l’ALFPHV 2026
Parcours/Accompagnement des personnes en situation de handicap visuel : le psychologue funambule entre éthique, résistance et institutions (titre provisoire)
Lausanne – Suisse Jeudi 11 juin après-midi, vendredi 12 juin et samedi 13 juin matin 2026
En partenariat avec PORTAILS (CPHV de la Fondation Asile des aveugles)
Les prochaines journées d’étude s’inscrivent dans la continuité des réflexions menées à Lausanne autour du travail avec le Bureau fédéral sur le handicap, notamment concernant la participation sociale et les compétences socio-professionnelles. La question de l’annonce de la déficience visuelle par les médecins apparaît comme un enjeu central : elle pourrait constituer un sous-thème spécifique de nos journées. Trop souvent, l’annonce est ratée, provoquant colère et incompréhension chez la personne concernée ou sa famille. À cela s’ajoute une tendance à minimiser le problème visuel et ses répercussions psychologiques. Le rôle du psychologue est alors de reprendre cette annonce, d’accueillir les émotions suscitées, et de redonner un espace de reconnaissance au vécu de la personne, sans pour autant discréditer le médecin.
Réflexion plus large autour de la notion de parcours. Celui-ci englobe le diagnostic, les différences culturelles, les modalités de prise en charge, le vieillissement et les questions d’inclusion. Dans cette perspective, il est essentiel de remettre la personne en situation de handicap au centre de son propre parcours de vie, en évitant que les logiques institutionnelles ne la dépossèdent de son pouvoir d’agir.
Contrairement à la journée des adhérents qui met l’accent sur l’identité du point de vue de la personne concernée, ces journées se focaliseront davantage sur la place et le rôle du psychologue. Celui-ci se trouve dans une posture complexe : psychologue militant, il doit composer avec des injonctions paradoxales, en respectant à la fois les cadres, les procédures et les lois. Cela pose une question centrale : qu’est-ce que le cadre du psychologue ? Existe-t-il un côté rebelle qui peut amener à sortir de son propre cadre, voire du cadre instituant (institutionnel ou légal) ? Jusqu’où peut-on aller dans cette confrontation avec l’institution sans perdre son identité professionnelle ? Être complètement à la marge n’est pas possible, mais rester uniquement dans le cadre imposé peut aussi mener à une forme de renoncement.
Ces questionnements font écho au courant de psychologie militantiste, notamment évoqué lors de la conférence de l’UNIL. Ils interrogent la manière dont le psychologue peut ou doit faire alliance avec la personne accompagnée, sans pour autant s’opposer frontalement à l’institution. Le psychologue se trouve ainsi dans une position de funambule, naviguant entre l’intérêt de la personne, le cadre institutionnel et la déontologie professionnelle.
Enfin, la réflexion rejoint les débats récents autour des webinaires, en particulier la question suivante : le psychologue doit-il se positionner dans les prises de décision concernant le parcours de la personne ? L’autodétermination apparaît ici comme une clé de sortie à l’injonction paradoxale. Elle suppose de laisser la décision finale à la personne, tout en l’accompagnant activement dans la réflexion et dans l’appropriation de ses choix. Le rôle du psychologue n’est pas de décider, mais d’accompagner ce processus de décision, en assumant la complexité, le doute et les tensions éthiques qui en découlent
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